BENJAMIN FINISHER DE L’IRONMAN D’EMBRUN

Nous comptons dans notre club d’anciens triathlètes, et d’autres qui pratiquent encore. Benjamin en fait partie, nous connaissions ses qualités et ce qu’il a réalisé dimanche dernier à Embrun est tout simplement exceptionnel. Il a parcouru l’Ironman en 15h16 ! Bravo à lui, pour son courage, son abnégation et sa force mentale.

Voici le récit qu’il nous fait de sa fabuleuse journée :

Il est 3h50 lorsque mon réveil sonne. En fait, je suis réveillé depuis une heure du matin, stressé par toute cette journée qui m’attend. Je prends mon petit déjeuner, je prépare mes gourdes et mes sandwichs, je vérifie que je n’ai rien oublié et me voila parti en voiture à 4h45 avec femme et enfants pour être déposé près du départ. Ma journée va être longue, mais celle d’Aurélie avec Zoé et Emma va l’être également …

Je retrouve mon vélo déposé la veille au soir, et je suis rassuré de voir qu’il n’a pas été endommagé. Je gonfle mes pneus, enfile ma combinaison de nage, prend un tube énergisant, et c’est déjà l’heure du départ.
Il est 6h et nager dans la nuit noire sans repère est assez déroutant. Je suis les remous, et plus les mètres passent, plus je suis à l’aise. Je touche du bois, j’ai l’impression d’être en forme ! Le jour est maintenant levé, et je sors de l’eau après avoir effectué mes 3km800. Je jette un coup d’oeil à ma montre : 1h13. C’est parfait, je suis légèrement en avance sur mes prévisions.
Après m’être changé et alimenté, me voilà parti pour la première boucle à vélo autour d’Embrun. Je croise Fred qui est venu m’encourager près de Reallon. Je le retrouverai près de Savines.
Retour à Embrun après une quarantaine de kilomètres et début des choses sérieuses avec une deuxième boucle qui va m’emmener au sommet de l’Izoard. Je m’applique à m’alimenter et à m’hydrater correctement car ce sera le nerf de la guerre pour la fin de course aux vues des chaleurs annoncées pour l’après-midi. L’ascension du col de l’Izoard se passe très bien.
Je prends beaucoup de plaisir, poussé par les nombreux spectateurs présents tout au long du parcours. Je récupère mon sac de ravitaillement avec mes sandwichs salés au sommet et me voilà lancé dans la descente vers Briançon.

Arrivé à une trentaine de kilomètres d’Embrun, une douleur autour du genou droit m’empêche de me mettre en danseuse. J’espère vraiment que c’est un problème musculaire et pas articulaire … De retour à Embrun, il reste encore 15km à parcourir à vélo avec la terrible côte du Chalvet. Il fait maintenant très chaud et je commence à avoir les jambes dures.

Aux abords du parc à vélo, j’entends les encouragements de ma petite famille. Cela me regonfle à bloc avant le marathon ! Je me fais masser par un kiné et celui-ci me rassure en m’affirmant que ma douleur au genou est musculaire et qu’elle ne me gênera pas en courant. 

La course à pied se déroule sur trois tours de 14km. Je m’élance et parviens à terminer la première boucle en 1h30. J’arrive toujours à m’alimenter et à m’hydrater correctement. Tout va pour le mieux. Je finis le deuxième tour en 1h35, toujours bien en jambes.
C’est au delà de toutes mes espérances ! Et là, erreur de débutant : je décide de légèrement hausser mon allure pour tenter de terminer en moins de 14h30. Dix minutes plus tard, je suis pris de crampes d’estomac, de nausées et j’ai des vertiges. J’ai peur d’être pris d’un malaise et d’être arrêté par les pompiers si près du but. Je marche donc. Et marcher pendant plusieurs kilomètres, c’est long … Je n’arrive plus à m’alimenter. Je fais des essais à chaque ravitaillement : coca avec de l’eau, tube énergisant, St Yorre, banane : rien ne passe. Je serre les dents et je continue à me trainer en buvant régulièrement de minuscules gorgées de boisson énergisante.
Après 6km d’enfer, ça va un peu mieux et je tente de trottiner un peu. Il fait maintenant nuit noire, et je vois au loin les lumières de l’arrivée. Un dernier effort et je passe enfin la ligne d’arrivée 15h16 après le début de l’épreuve.
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